MONSIEUR SEBASTIANI

Page mise à jour: 19/08/13 18:26:38

LES BENI-RAMASSES

 

Ah !, tu es de BONE ! ...

 

"Si tu vois le cimetière de Bône, l'envie de mourir y te donne !". Que de fois, au cours de mes pérégrinations, ai-je été apostrophé de la sorte ! N'en déplaise aux railleurs de tout poils, je n'aurais pas eu l'honneur de reposer dans le cimetière arabe du Lever de l'Aurore ; nécropole remarquable, mêlant le camaïeu bleu-vert des tombes et des frondaisons, à celui de l'azur, à celui de la mer qui ourlait de son écume les rochers de la corniche.

 

Bône avait d'autres motifs pour affirmer sa célébrité. Quelle autre ville pouvait se vanter d'avoir donné asile à Saint Augustin, à d'illustres soldats, à d'éminents sportifs, champions du monde ou champions olympiques ?

Et de nos fabulistes bônois, qu'en dites-vous ?... Un chroniqueur a affirmé - mais les faits sont à vérifier ‑ qu'Esope était né à Hippone et que La Fontaine débuta sa carrière en qualité de fermier-général dans la forêt de l'Edough !

 

Tête de pont d'un hinterland aux immenses ressources agricoles et minières, ville en perpétuelle extension, enserrée dans son corset de remparts, Bône vit proliférer, alentour, de nombreuses cités satellites : la Choumarelle, les Salines, Bou-Hamra, cité Auzas, Ruisseau d'Or. Ruisseau d'Or ! -mezza voce -cloaque malodorant, exutoire des rejets des huileries Tamzali aux tons mordorés de cétoine, paressant avant d'aller grossir la Boudjimah ! Les "orpailleurs" qui se hasardaient sur ses rives n'étaient autres que les "oualiounes" de l'école de la Colonne, qui, « fatchant » leurs classes, se livraient à la cueillette des "adjoumars et des tamaragas".

 

Et puis, j'en viens !, il y avait les BENI-RAMASSES : vocable qui inspirait aux étrangers à la ville hilarité et compassion. Ils imaginaient un monstrueux ramasse-miettes débarrassant la vieille ville de tous les reliefs d'un repas, puis déversant tous ces immondices sur la crête de la colline du val Mascort, à mi-chemin entre le quartier de l’Etoile et de la plage Chapuis... C'était cela les Béni-Ramassés : un bidon-ville, des cases bâties avec des matériaux de récupération : tôles, planches, toiles : murs en torchis, édifiées sans plan d'urbanisation, reliées entre elles par un inextricable réseau de ruelles sans nom.

La police s'y rendait souvent pour ses investigations. Reçues par le chef du village, au café maure, elle n'était l'objet d'aucun sarcasme, d'aucun jet de pierres de bouteilles ou d’œufs pourris. Ses véhicules n'étaient même pas incendiés !

 

Le facteur Garrigues desservant le quartier, juché sur son vélo au guidon en moustaches à la Dali, savait retrouver ses clients : Merdaci ?... troisième fontaine !... Bougoufa Chérif, ?... cinquième fontaine !... Bouras Louisa ?..., neuvième fontaine !... car la Municipalité, se préoccupant des problèmes de voirie, avait construit un réseau d'adduction d'eau. Deux groupes scolaires d'une vingtaine de classes chacun et un ouvroir pour jeunes filles accueillaient tous les jeunes enfants.

 

Tous les matins, les Beni-Ramassés se vidaient de leurs âmes : les hommes, fournissant la main-d’œuvre à toutes les usines et entreprises de la ville, les femmes en longue procession constituant le contingent des femmes de ménage.

 

Notre bonne vieille Messaouda parcourait tous les matins deux kilomètres pour, remontant le boulevard Mermoz, se rendre chez nous, à Beauséjour.

 

je note, au passage, que les Messaouda actuelles, de Corse ou d'ailleurs ne descendent plus de leurs Beni-Ramassés à pied, mais en B.M.W. ou en "Pigeot 505" !... et que nos propres Messaouda, (qui ne sont autres que nos épouses) se déplacent à pied : normal, non elles n'avaient qu'à demander leur indépendance, elles aussi !

 

je me suis laissé dire que dans toutes les villes de France des Béni-Ramassés profiteraient - amibes géantes poussant à l'infini leurs pseudopodes

Mais, originalité, on les appelle des banlieues, on leur affecte un ministre, on crée des groupements d'écoles, on bâtit des maisons du citoyen ! (Mais où logeaient les citoyens d'antan ? ... )

 

On a même prévu que des petits soldats du contingent, remisant au râtelier d'armes leurs escopettes, seraient dotés de crochets et d'aiguilles à tricoter.

Pénélopes modernes, ils auront tissé, avant l'an deux mille, ce gigantesque Béni-Ramassês ; douzième état de la Communauté européenne qui s'appelait, jadis, la Gaule

 

Albin SÉBASTIANI        

 

Histoire bônoise véridique ou... la réalité dépasse la fiction !

Autrefois le cimetière de Bône l'envie de mourir "y te donne..."

Aujourd'hui, à l'hôpital d'Annaba on meurt du ridicule !

... mais on a téléphone, fax et télex...

Cher Monsieur,
Je suis une de vos ancienne élève, du C.C. Vaccaro- Directrice Mme Gentil. Mon nom Paule Cévéro-Vve Laguna.
Mes compagne de classe, entre autre, en 3ième ont été : Berthe Agugliaro, Christiane Aquila - mon insépa  rable moi très grande, elle petite, Bottari Angèle, Bhramia Beyah,Chacker Houria, Charif Farida, Douchy Nelly, Dorbani Aquila dont la mamman travaillait chez Mme Gentil, Claude Elbar, Fiachetty Evelyne, Fassy Nelly, Fumière Arlette,etc..etc..Ces années m'ont laissé un souvenir impérissable et tous les enseignants qui ont éssayé de nous transmettre un peu de savoir,à nous dont les parents ne manquaient pas de courage mais auxquels l'instruction faisait très souvent défaut,ces enseignants là tiennent une place de premier plan dans mon coeur et ont contribué, chacun à sa manière, à faire ce que je suis devenue. Merçi pour votre billet plein d'humour.  Paule Cévéro

CELAPAULA@aol.com


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REÇU LE 28-07-2005 MR  SEBASTIANI


 

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RECU LE 17-04-2007

Bône Nouvelles amye.berger@oranfe.fr


 

 


corse matin du 14 juillet 2008


MONSIEUR SEBASTIANI ALBIN DIS BINBIN NOUS A QUITTE CE JOUR LE 28 MAI 2013 AIL AVAIT 100 ANS 

Dispersion des cendres en mer 

ses cendres ont été dispercés en baie d'AJACCIO le samedi 17 aout à 10h30.

ANNE MARIE BERGER

le caroubier lien http://www.ceuxdebougie.com/06-CHRON/6.2.17.html